Qu'est-ce que la consultance en scénarisation ?

Cette définition est claire et complète :

« La consultance n’est pas l’apparition d’une subjectivité nouvelle, contrebalançant celle des inventeurs du scénario, mais une sorte de diagnostic de l’état général du texte, basé sur son équilibre, sur sa clarté, sur sa nécessité par rapport aux prémisses, et sur la logique interne de tous les éléments qui le composent (…) il vient un moment où il y a une « objectivité » du récit engagé, un effet triangle : tous les éléments mis en place forment la base d’un dispositif qui converge, sinon vers une solution unique, du moins vers un certain type de conclusion. Ce dessin géométrique s’il s’est perdu, doit pouvoir se retrouver. »

                          L. DELISSE (2008) L'invention du scénario, Les Impressions Nouvelles, Bruxelles, p.111.                  

Voilà l'essentiel du travail du consultant ou conseiller à la scénarisation : contribuer à retrouver le « dessin/dessein » d’origine, à remettre un wagon sur ses rails, si ce n’est le train tout entier, qui a perdu la direction annoncée de son parcours. 

C'est le sens de la citation en tête du site: si vous voulez faire affaire avec un conseiller, c'est dans le but avoué de dépasser ce que vous pouvez accomplir par vous-même, pour aller au-delà de ce que vous pouvez faire seul.e.


La consultance peut s’exercer de plusieurs façons, revêtir plusieurs formes :

La consultance courte :

C’est ce que j'associe au script doctoring dans le sens où la demande de consultation concerne un «symptôme narratif » précis et bien identifié et ne s'applique qu'à régler ce problème. Le mot le dit ; l’intervention est courte, pointue et ne touche qu’à l’aspect demandé. Symptôme, diagnostic et traitement à court terme.

La consultance longue :

Celle-ci est une demande de suivi et concerne l’ensemble du scénario. L’auteur conclue à un «malaise narratif», diffus ou pointu, et veut en discuter avec un professionnel, obtenir l’aide ou une seconde opinion. Symptômes, examens, diagnostic et traitements à plus long terme.

Le coaching

Celui s’adresse à l’auteur qui a envie de développer toutes les étapes de la scénarisation à l’aide du consultant afin d’orienter les forces et contenir les faiblesses dès le départ, comme on le fait avec un athlète. Le conseiller propose alors des sujets de réflexions, des exercices, des recommandations, des conseils, des exigences : c’est un travail de durée modulée par le niveau et la demande du scénariste.

Conseil général

Il est recommandé de s’associer à un consultant ou conseiller assez tôt dans le travail pour exercer une prévention qui peut sauver du temps et une perte d’énergie en cours d’élaboration de projet.  Le conseiller n’est pas un «faiseur de miracles» car il explore avec l’auteur les visées potentielles du scénario et valide ce dernier au regard des directions définies et privilégiées. 
Il peut aussi lire les dossiers de présentation qui relèvent de programmes de financement ou de subventions des institutions pourvoyeuses afin que les documents soient cohérents les uns avec les autres.


Comment choisir son conseiller ?

Comme on le fait pour un professionnel de la santé : il doit être compétent et il faut avoir confiance en lui. Si on remet constamment ses avis en question, c’est peut-être parce que la confiance n’est pas au rendez-vous. Le conseiller n’est pas là non plus pour conforter les opinions de l’un d’une part, ni confronter les siennes d’autre part. Il donne des avis, des conseils mais il ne peut les appliquer à la place du scénariste.

Sans offenser personne, nos parents et nos ami.e.s ne sont pas des professionnel.le.s de la scénarisation mais de nos émotions et sentiments! Ils peuvent être de bon conseil mais ce sont surtout des remontants réconfortants !